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Accompagner un ado dans un monde en transition

 

Le monde ne cesse d’évoluer. Rien de nouveau. Tout change.
A toutes les époques et à chaque nouvelle génération, accompagner un être humain à vivre le passage de l'enfance à l'age adulte a toujours demandé de composer avec le contexte sociétal.
Ce qui semble singulier à notre époque est la précarité de notre mode de vie actuel.
A une période où l’invitation pour les jeunes est souvent celle de se projeter dans le futur, l’horizon commun est trop souvent soit totalement trouble, soit inquiétant, soit illusoire.

Comme tout être humain qui cherche sa place, un.e jeune expérimente tel ou tel pratique, mode de pensée en vogue ou comportement populaire pour pouvoir appartenir et s'identifier.

Etre lucide sur l’état du monde, son délitement qui s’accélère, les formes variées et nombreuses de violence qui en découlent et accompagner un.e ado au quotidien à trouver sa place dans le monde. Voilà un nouveau défi quand on est engagé.e au quotidien dans la construction de nouveaux modèles de société ! Naviguer avec nos propres émotions et offrir une certaine solidité intérieure à des êtres qui ont à la fois besoin de repères et d'autonomie nécessite un certain savoir être.
Etre là, respecter leurs attraits pour ce qui nous semble parfois folie ou opposé à ce qu’on leur a toujours partagé.

Nourrir la confiance dans leur capacité de discernement et en même temps rester fidèle à ses valeurs, persévérer à les vivre et les transmettre avec tact et finesse.

Laisser de la place à leur besoin d’exploration.

Soutenir, encourager et prévenir tout en lâchant le contrôle. Protéger et sécuriser à la juste dose et au bon moment. Se confronter au doute, à la peur de ne pas avoir la bonne attitude.
Comme tout artisanat ou métier, cela prend des années pour affiner cet art de l’accompagnement respectueux et parfois quand cette compétence s’intègre enfin, l’enfant est devenu un adulte.
Trop peu de soutiens et de moments dédiés sont proposés pour accompagner le défi de cheminer à côté d’un ado.

Pourtant, c’est dans l’échange et l'entraide avec d’autres, l’accueil de nos émotions et de ce qu’elles nous révèlent, l’exploration de nouvelles façons de faire et de penser que nous affinons et ancrons la posture juste.

Comme les temps dédiés pour prendre soin de notre corps ou de notre maison, des temps réservés pour prendre du recul sur notre façon d'accompagner nos enfants sont nécessaires. Cela peut être en écrivant pour nous même dans un carnet, en lisant des livres inspirants, en demandant une écoute à un proche ou en se regroupant autour de cette thématique.


Les ateliers soutien parentalité d’ados sont là pour prendre soin de nous en tant qu‘accompagnants et ainsi prendre soin des jeunes que nous soutenons au quotidien.

Ils ont lieu une fois par mois.
On en ressort souvent plus apaisé.e, avec plus de clarté et de confiance et cela contribue à apporter sécurité et tranquillité à ces êtres qui comptent pour nous.

Bienvenue pour y participer si vous le souhaitez, les infos sont ici  !


Savoir se taire ou l'art du silence

 

« Le poème n’est point fait de ses lettres que je plante comme des clous mais du blanc qui reste sur le papier. »

Paul Claudel

 

Pour bien communiquer, il est aussi nécessaire de savoir se taire que de cultiver

l’art de l’expression claire et authentique.

 

Savoir se taire.

 

C’est savoir ne rien dire quand le langage embrouille plutôt que d’éclairer.

 

Tourner 7 fois la langue dans sa bouche plutôt que de laisser sortir ses réactions d’orgueils.

 

Au lieu de dire quelque chose qui va envenimer la situation, c’est oser lâcher prise, c'est prendre du recul,

laisser mûrir les choses.

 

C’est aussi, offrir la place à l’autre.

 

Être à l’aise dans l’usage des silences éloquents, ceux qui se suffisent à eux même.

 

Différencier les silences lourds, chargés de non dits, de ceux qui permettent une respiration,

une trêve,un réajustement.

 

De même, ne plus tenir sa langue, quand c’est le temps des mots pour dissoudre les malaises et les malentendus.

 

Être capable, enfin, de faire bon emploi des pauses, celles qui donnent plus de profondeur, de densité, de force aux

 mots exprimés et peuvent leur permettre d’être bien mieux perçus.

 

Cela demande parfois autant d’attention, de courage que trouver la phrase bienvenue

ou prendre le risque de s’exprimer.

 

Comme dans la musique, la danse, c’est l’équilibre entre silence et juste note, immobilité et geste habité qui crée la beauté de la symphonie, son harmonie ou la grâce du ballet.

 

Je peux travailler mon instrument, être un musicien technicien chevronné mais si je ne sais pas entendre le rythme adapté entre jeu et pause, je ne serais qu’un interprète mécanique sans âme.

 

Alterner silence et expression du cœur, c’est cette maîtrise précieuse que nous cherchons en Communication Consciente et qui donne à cet art un goût si savoureux, quand il permet de toucher à cet endroit de communion.

 

Il amène à rassembler les êtres à l’endroit du commun, de l’universel où parole et soupir ne sont plus qu’un même chant, où parler et se taire ne sont plus opposés, sont juste une même voix au service de l’instant.


Immense malentendu

 

Vous connaissez peut-être ce texte qui dit:

 

"Entre
Ce que je pense
Ce que je veux dire
Ce que je crois dire
Ce que je dis
Ce que vous avez envie d'entendre
Ce que vous croyez entendre
Ce que vous entendez
Ce que vous avez envie de comprendre
Ce que vous croyez comprendre
Ce que vous comprenez
Il y a dix possibilités qu'on ait des difficultés à communiquer.
Mais essayons quand même..."

 

Ce qui m'a émerveillée quand j'ai rencontré la Communication NonViolente, c'est la possibilité qu'elle m'a offert de percevoir la beauté de l'intention qu'il y a derrière chacun de nos actes.

J'ai découvert qu'en creusant, en cherchant la motivation profonde qui sou-tend mes actes ou mes comportements et ceux des autres, je finis toujours par trouver une part d'humanité et de beauté dans l'intention originelle qui a pu pourtant amener à des comportements que je désapprouve.

Souvent dans les moments de relaxation et avec des personnes en qui on a complètement confiance par ailleurs, comprendre la motivation profonde de l'autre malgré le désaccord apparent se fait facilement et joyeusement.

 

Pourtant, avoir accès à ce niveau de compréhension semble parfois très compliqué.

Cela demande de changer nos habitudes de communication, en particulier, celle qui consiste à croire qu'on a compris l'autre ou que l'autre nous a compris, sans vérifier que c'est bien le cas.

 

Un vieux proverbe français dit: "«Les malentendus font les trois quarts des querelles».

Il m'arrive de ressentir un vrai désespoir quand je vois à quelle point la souffrance relationnelle n'a parfois comme origine qu'un malentendu, voir une série de malentendus, qui peuvent sembler confirmer une vision négative de l'autre et des êtres humains en général ("l'homme est un loup pour l'homme", par exemple).

 

Déconstruire les malentendus est à ce point essentiel qu'une façon de pratiquer la médiation invite simplement les interlocuteurs à se redire ce qu'ils ont entendus jusqu'à ce que chacun soit sûr d'avoir été pleinement compris.

 

Choisir de réduire les malentendus et la souffrance qui en découle, c'est déjà commencer par reconnaître cette réalité douloureuse:

"Nous ne nous entendons pas parce que nous ne nous donnons pas les moyens de nous entendre vraiment."

Dans un deuxième temps, c'est intégrer la nécessité de questionner au quotidien mes interprétations de ce que l'autre dit ou fait et relativiser ma tendance à croire que l'autre m'a forcément compris.

Enfin, la dernière étape est de mettre en pratique dans son quotidien des moyens pour vérifier qu'on s'est bien compris.

Et s'exercer à les amener avec délicatesse et conviction pour que l'entourage en voit les bénéfices... au lieu de le vivre comme une remise en cause de plus qui amènerait des "Pourquoi tu me demandes de te répéter ce que j'ai compris de ce que tu as dit? Tu crois que je suis stupide!".

 

Alors si on prenait comme postulat que l'autre et moi-même sommes des êtres humain souvent fragiles et maladroits plutôt que pervers et intéressés et qu'on se donnait les moyens d'être sûr qu'on a vraiment compris, qu'est-ce qu'on découvrirait de nous et des autres?

 

C'est l'invitation que je vous offre, "Changer de regard", vous soutenir concrètement dans ce processus et voir ce que cela transforme..


Aliénante Liberté

Cela fait un moment que j’observe chez moi et parfois chez les autres que régulièrement mon aspiration à la liberté et l’idée que je m’en fais m’aliènent.
Pour un idéal de liberté, je peux certaines fois, sans trop de conscience, me retrouver à refuser des contraintes, à fuir les engagements ou à être en réaction à certaines propositions qui n’ont pas la couleur ou la forme que j’ai associé à la liberté.
Cela est tellement un réflexe, une façon que j’ai eu de me construire que souvent je n’en ai pas vraiment conscience et je me prive de certaines expériences qui pourtant m’auraient permis de vivre des moments créatifs, régénérants et gratifiants.
Mon “mentor” m’a dit un jour que pour lui “être libre” n’est pas choisir de faire ce que l’on veut quand on veut mais être affranchi de l’influence des situations extérieures sur nos états intérieurs.
Comme dans ce conte:
Dans un village, un homme très pauvre ne possédait qu’un cheval.
Un jour, le cheval disparut. Les gens du village lui dirent : « C’est terrible, quelle malchance! Votre seul cheval a été volé! »
L’homme pauvre, mais très sage, répondit : « Je ne sais pas si c’est bien ou si c’est mal. C’est la vie. » Puis il ne s’en préoccupa plus…
Quinze jours plus tard, le cheval qui n’avait finalement pas été volé mais s’était échappé revint avec une douzaine de chevaux sauvages. Les gens du village lui dirent : « Tu avais raison vieil homme, nous nous trompions en parlant de malheur. En réalité c’était une chance ».
L’homme sage répondit : « Qui sait si c’est une chance ou non? ».
Le vieil homme avait un fils unique. En dressant les chevaux sauvages, il se cassa la jambe. Les villageois revinrent encore et ne purent s’empêcher de juger. « Tu avais raison, ce n’était pas une chance, mais un nouveau malheur! Ton seul fils a la jambe cassée! »
Le vieil homme dit : « Mon fils s’est cassé les jambes. Qui sait si c’est une chance ou non, c’est ainsi, c’est tout ».
Quelques semaines plus tard le pays entra en guerre. Tous les jeunes furent envoyés se battre sauf le fils du vieil homme. Le village tout entier pleurait et dit au vieil homme. « Tu avais raison. Ton fils a peut-être la jambe cassée, mais il est resté prés de toi…nos fils sont partis pour toujours! »
Que répondit le vieil homme sage? “Je ne sais pas si c’est une chance ou pas, on verra bien ».
Aujourd’hui, je regarde à quel point l’idée que j’ai de la liberté ou le besoin d’être actrice de mes choix, quand il n’est perçu que sous un certain angle, peuvent finalement me limiter plus que me libérer.
Cela me ramène encore à l’importance de faire cette différence entre besoins et stratégies, point si essentiel dans la démarche de la Communication NonViolente.
“Vivre sans contraintes pour se sentir libre” est une stratégie qui quand elle n’est pas vu comme telle devient limitante.
Accepter la contrainte et jouer avec peut m’apporter plus de liberté que de la refuser.
Et vous qu’est-ce qui vous fait vous sentir libre aujourd’hui?

Célébration, reconnaissance, appréciation

 

 On peut multiplier les expériences extraordinaires, s'offrir des quantités de vacances, voyages, soins, cadeaux, objets précieux, moments de partages stimulants avec d'autres....

Si on ne prend pas le temps de les savourer, les apprécier, les reconnaître et les intégrer, on risque d'avoir envie de répéter et cumuler encore et encore sans jamais être satisfait.

 

J'ai pu observer très concrètement ces derniers temps qu'une pause pour apprécier ce que je suis en train de vivre peut permettre que l'expérience dans laquelle je suis prenne un charme extraordinaire.

J'ai pu constater comme le fait de juste reconnaître les besoins nourris dans une situation peut leur donner une amplitude qu'ils n'auraient pas eu sinon.

 

Il m'est arrivé de manger un repas préparé avec soin, avec des aliments de qualité et des mélanges de saveurs subtiles, un repas à priori délicieux, et d'être tellement absorbée par autre chose en même temps, qu'une fois terminé je n'avais plus faim physiquement et pourtant je n'avais pas l'impression d'avoir mangé.

Je ressentais comme un manque, un impression d'être passé à côté de quelque chose et l'envie de remanger encore.

J'étais passé à coté de l'expérience parce que je faisais ou pensais à autre chose et je n'avais pas pu tirer "la substantifique moelle" de ce repas.

 

Il suffit juste parfois d'un temps de présence, d'attention à ce que je suis en train de vivre pour que je sente une joie profonde et enfantine.

Il suffit juste parfois de me donner le temps de reconnaissance et d'intégration de la valeur de ce qu'une relation m'apporte pour en percevoir la profonde richesse.

Il suffit juste parfois de nommer en quoi ce que je partage avec l'autre me fait du bien pour que la confiance et le bonheur d'être ensemble soient plus intense et plus vaste.

 

Pour ma part, l'été est souvent un moment très approprié pour m'offrir ces temps de gratitude, d'intégration de tout ce qui est précieux dans mon quotidien et exprimer aux gens qui m'entourent leur contribution à mon épanouissement.

 

Alors si cela vous inspire, c'est le bon moment pour célébrer en vous et autour de vous "ce qui vous rend la vie plus belle".